Nous n’avons jamais autant parlé d’évaluation qu’en juin dernier, à l’heure où la crise "COVID-19" battait son plein. Des revues scientifiques se sont mobilisées pour offrir des numéros spéciaux sur l’évaluation en temps de pandémie[1], de nombreuses cartes blanches s’inquiétant de la situation ont été publiées dans la presse locale et nationale alors que ce sujet saturait les réseaux sociaux. En FWB, les enseignants du supérieur se sont adaptés à la situation en organisant - le plus souvent - des évaluations en ligne, et ce dans une urgence peu propice à la prise de distance réflexive. Certains ont conservé leurs modalités d’évaluation en tentant de les ajuster, vaille que vaille, aux contraintes des outils numériques. D’autres ont modifié en profondeur leur dispositif tentant ainsi de transformer cette menace que constitue la distance en une opportunité de développement docimologique.
La poussière retombée, il est l’heure du bilan. Il semble que la crise que nous avons connue ait joué un rôle de révélateur en mettant en exergue des sujets de préoccupation pourtant pas tout à fait neufs. On semble ainsi (re)découvrir, par exemple, que certains étudiants fraudent d’une manière ou d’une autre, que nos évaluations sont entachées d’erreurs de mesure aggravées par des dispositifs imparfaits, que le stress des étudiants est réel et peut les empêcher de donner le meilleur d’eux-mêmes, que tous les évalués ne sont pas égaux face aux dispositifs d’évaluation que nous leur offrons.
Au-delà de ces constats, et comme la crise semble perdurer, il paraît opportun de repenser nos dispositifs d’évaluation. C’est la thématique de cette journée d’étude qui se structurera autour de deux axes majeurs.
Le premier s’organisera autour du postulat que les outils que nous proposons de manière traditionnelle aux étudiants ont fait preuve de certaines limites, dans ce contexte à distance, limites auxquelles nous devons réfléchir. Quelles sont-elles ? Quels dispositifs innovants ont permis d’y remédier ? Quels aménagements ont été vertueux ? Quelles méthodes sont prometteuses ?
Le second propose une autre focale. Peut-on encore soutenir que l’examen unique, en fin de quadrimestre, est une méthode opportune dans la situation que nous connaissons ? Peut-être le temps est-il venu de changer de paradigme dans le domaine de l’évaluation en envisageant la mise en œuvre d’évaluations plus continues, se basant sur un large éventail de données recueillies tout au long de l’année, pour juger les aptitudes d’un étudiant. Dès lors, comment s’organise ce type d’évaluation ? Quels sont ses avantages ? Ses éventuels inconvénients ? Quelles leçons peut-on tirer de premiers retours d’expérience ?
Ces deux axes, plus complémentaires qu’il n’y parait, charpenteront cette demi-journée d’étude sur un sujet fondamental qui reviendra, sans doute, dans l’actualité dès la fin de ce quadrimestre.
[1] par exemple la revue e-Jiref
PROGRAMME
- 9h – Mot de Bienvenue
- 9h10 – Exposé
- Les technologies au chevet d'un grand malade, l'évaluation
Pascal Detroz (ULiège)
- Les technologies au chevet d'un grand malade, l'évaluation
- 10h - Témoignages
- Ça ferait presque le CAFÉ : une évaluation continue, à distance, fournissant du feedback et automatisée ; retour sur 4 ans d'évolution du cours d'Introduction à la Programmation en Sciences Informatiques à l'ULiège.
Simon Liénardy (ULiège)
- Ça ferait presque le CAFÉ : une évaluation continue, à distance, fournissant du feedback et automatisée ; retour sur 4 ans d'évolution du cours d'Introduction à la Programmation en Sciences Informatiques à l'ULiège.
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- Evaluation continue intégrée, compétences maîtrisées : et si, en l'intégrant pleinement au processus d'apprentissage, l'évaluation permettait de construire et d'acquérir plus facilement les compétences définies?
Cédric Thiernesse (HEPL)
- Evaluation continue intégrée, compétences maîtrisées : et si, en l'intégrant pleinement au processus d'apprentissage, l'évaluation permettait de construire et d'acquérir plus facilement les compétences définies?
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- Évaluation à distance : l'expérience particulière de l'enseignement supérieur de promotion sociale
Mathieu Pouillon (FEProSoc – SEGEC)
- Évaluation à distance : l'expérience particulière de l'enseignement supérieur de promotion sociale
- 11h15 – Pause
- 11h30 – Regards croisés sur l'évaluation 2.0, en présence de :
- Claire Peltier, Professeure Adjointe (Université Laval) et chercheuse associée au TECFA (Université de Genève)
- Christophe Grémion, Maître d'enseignement (Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle), chercheur associé du gEvaPP et Président AUPTIC.education
- Nathalie Younes, Maitre de Conférence (Université de Clermont-Auvergne) et Présidente de l’ADMEE-Europe.